Si on porte attention à l’histoire, on note une chose : Les gens habitent là où ils peuvent travailler. C’est la raison première pour le choix d’un chez-soi. En effet, tout comme un fermier choisit un endroit où la terre peut produire, un travailleur urbain choisira un endroit où il y a des usines, des commerces et des bureaux. Sans cette ressource première, on ne peut pas considérer les autres critères de sélection, tel les loisirs, les infrastructures ou la beauté des paysages.
C’est pourquoi je considère tous les incitatifs pour attirer les résidents comme étant vains. Même si vous réussissez à les attirer, ce ne sera que temporaire s’il n’y a pas d’emploi disponible. Vous pouvez mettre en place des incitatifs pour attirer des usines, mais je les considère non seulement inefficaces à long terme, mais aussi trop complexes et probablement coûteux. Premièrement, vous attirerez probablement des gens à la recherche des subventions et de services « gratuits ». Ces gens sont malheureusement peu fiables, car lorsqu’une autre ville leur offrira des subventions, ils vous quitteront sans la moindre loyauté, à moins de leur en donner toujours plus. Deuxièmement, ces subventions que vous leur donnez doivent être payées par quelqu’un. Généralement, ce sont les taxes des secteurs industriel et commercial qui sont exorbitantes. Bref, les compagnies se paient eux-mêmes leurs subventions et services, avec en prime une surcharge pour la gestion des programmes. Seuls les plus impulsifs s’y feront prendre. De plus, lorsque les finances d’une compagnie vont bien, elle n’a pas de problème à payer la facture, mais comme on l’a vu récemment à Bromont et à Windsor, lorsque ça va mal, on n’hésite pas à gratter les fonds de tiroir pour satisfaire les actionnaires. Résultat : Les villes qui comptaient sur leurs vaches à lait se retrouvent à leur tour prises à la gorge.
Ce qu’on veut, ce sont des corporations et des gens qui choisissent un milieu de vie pour s’y installer pour de bon. À l’exception des ressources naturelles disponibles, sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle, seule une ville bien gérée saura attirer des gens d’affaires, administrateurs de profession. Des gens qui rechercheront dans l’administration d’une ville, un partenaire sérieux, solide et respectueux. Dès lors, une relation s’installe entre les gens d’affaires et la communauté et généralement ils s’y investissent plus ardemment, non seulement dans les affaires mais aussi dans les loisirs et la culture, bref dans le milieu de vie. Les fonctionnaires et politiciens ne réussiront jamais à créer un milieu de vie plus sain et plus riche que celui créé par les gens du milieu eux-même. C’est pourquoi il faut laisser l’argent dans les poches des gens et non pas dans celles des politiciens.
Taux de taxes unique
Pour ce faire, je prône un taux de taxation unique pour le résidentiel, le commercial et l’industriel. D’ailleurs je n’ai jamais compris pourquoi une industrie ou un commerce devait payer plus qu’une résidence. Déjà que les évaluations de ces immeubles sont généralement supérieures, pourquoi en rajouter? Lorsqu’on pense gens d’affaires, on pense souvent à la richesse, mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des entreprises en démarrage pour qui chaque dollar compte.
Non seulement le taux de taxes unique est désirable pour les raisons mentionnées ci-haut, mais aussi parce que les municipalités avec une économie émergente sont sur cette voie. En effet, dans la région, des municipalités florissantes comme Saint-Alphonse-de-Granby ou l’Ange-Gardien ont un taux de taxes unique variant de 65¢ à 70¢ par 100$ d’évaluation. Certains diront que ce ne sont pas des villes comparables à Granby, mais lorsqu’on a l’autoroute 10 qui passe sur notre territoire, c’est un avantage très recherché que Granby ne pourra jamais offrir. Avec un taux actuel d’environ 1,95$ à Granby - qui augmente à chaque année depuis 2 ou 3 ans -, il faut être plus compétitif.
Avec l’augmentation des évaluations prévue en 2010, un taux de taxes unique à Granby s’élèverait aux environs de 85¢ du 100$ d’évaluation.
En ce moment à Granby, la tendance est contraire. Pour donner l’illusion que le compte de taxes des résidents n’augmente pas, on augmente celui des entreprises. Dans l’ancienne Ville de Granby, le taux de taxes industriel/commercial a été augmenté ces deux dernières années et celui de l’ancien Canton a été augmenté ces trois dernières années. On prétend donner plus de services grâce à différents nouveaux organismes comme CommercETourisme où CIME incubateur industriel. Par contre, ces organismes n’aident qu’une petite partie de l’industrie et ne peuvent répondre à tous les besoins. Je préfère laisser l’argent aux propriétaires de commerce et industrie; ils pourront toujours s’associer entre eux pour un but commun si la force du nombre est nécessaire. Le mieux qu’une ville puisse faire, c’est de leur simplifier la tâche en réduisant le fardeau de la bureaucratie au minimum requis afin d’appuyer et encourager les nouvelles initiatives.
Le marché public et la ferme Héritage Miner sont des exemples parfaits de la seule implication qu’une ville doit faire dans le milieu des affaires. Les projets émanent de la communauté, peu d’argent investi par la Ville et une flexibilité de la réglementation pour appuyer l’initiative. Le reste dépendra des promoteurs des projets.