dimanche 15 février 2009

Le boisé Miner

En 2007, les citoyens de Granby se sont prononcés par voie de référendum pour dire qu’ils voulaient que le boisé Miner soit protégé à n’importe quel prix afin d’éviter que le lieu soit, un jour, construit.


En fait, ce territoire était déjà protégé. J’ajouterai que, d’une certaine façon, il était mieux protégé avant que la Ville en fasse l’acquisition. Avant que la Ville devienne propriétaire, le boisé Miner était sous une réglementation extrêmement stricte qui limitait la construction de façon telle qu’elle rendait toute construction économiquement non-viable. On parle ici de faire des terrains d’un minimum de 25 acres, d’une interdiction de faire des rues ou de couper des arbres. Pour que le propriétaire puisse construire sur ce terrain, il aurait fallu qu’il convainque le conseil d’enlever ce règlement protecteur. Une décision qui aurait été extrêmement impopulaire, non seulement pour le conseil, mais aussi pour le propriétaire. Mais il est vrai qu’un propriétaire et un conseil malhonnêtes auraient pu comploter afin de faire le changement en catimini.


Le problème


Après l’acquisition du terrain, la Ville était non seulement le législateur, mais elle est devenue aussi la propriétaire du terrain. Avec son chapeau de législateur, elle a enlevé le règlement strict pour le remplacé par un zonage parc. L’avantage du zonage parc, c’est que si on veut changer le zonage, les zones contiguës (pas toute la population) peuvent demander un référendum afin d’empêcher le conseil de changer le zonage. Mais, comme auparavant, un conseil malhonnête pourrait faire les changements de façon subtile et la population n’y verrait que du feu. Mais le pire, c’est qu’un zonage parc n’interdit pas la construction sur le terrain. Elle n’interdit pas la coupe des arbres non plus. En fait, un conseil pourrait décider de transformer le boisé en terrains de soccer avec stationnement, toilette et aire de restauration, et rien, ni personne, ne pourrait les en empêcher.


La solution


Mais il existe une façon simple de résoudre ce problème. Lors d’une discussion que j’ai eue avec le granbyen Stéphane Champagne (journaliste, photographe et auteur de guides sur la nature et le plein air au Québec), il fit le même constat que moi à propos de la protection du boisé Miner. Et c’est à ce moment qu’il me dit qu’il croyait que la Ville devrait mettre le boisé sous la protection d’un organisme indépendant, comme cela s’est fait à Sutton et à Bromont. J’ai trouvé que cette idée était excellente et qu’on aurait ainsi une véritable protection du patrimoine naturel de Granby. La Ville pourrait ainsi faire don du boisé à un de ces organismes, tel Conservation de la Nature Canada. Il y a aussi le programme Partenaire pour la nature du gouvernement du Québec concernant les aires protégées qui pourrait être une solution alternative, quoique je préfère les organismes privés puisque le système de valeur d’un gouvernement change au gré des modes et je crains, qu’un jour ou l’autre, un gouvernement futur abandonne le programme.

dimanche 1 février 2009

Centre communautaire

Le financement des organismes communautaires a toujours été un sujet délicat. Mais je vais quand même me permettre de défier les attitudes souvent un peu trop vertueuses et naïves. Il est évident que ces organismes rendent des services inestimables à la communauté granbyenne. Mais d’un côté, une ville se doit de rendre des comptes sur ce qu’elle fait avec l’argent des contribuables, surtout qu’ils n’ont pas le choix de payer.


Le problème


Voici pourquoi je n’aime pas beaucoup le type de financement actuel. Premièrement, on évalue quelle sera la part du montant global que recevra chaque organisme reconnu. Non seulement ceci demande un temps fou en analyse de dossiers de la part du conseil de la Ville, mais en plus les différents organismes doivent aussi prendre le temps de monter ces dossiers.


Comment fait-on pour garder une certaine équité entre les organismes, puisque les montants donnés sont souvent très différents d’un organisme à l’autre et d’une année à l’autre? Cette voie ouvre la porte au réseau de petits amis.


Comment fait-on pour savoir si l’argent est bien dépensé? Non seulement avec les objectifs des projets, mais aussi par le choix et l’efficacité des moyens utilisés. Et il faut être naïf pour nier la possibilité d’abus ou d’incompétence dans la gestion d’organismes quel qu’ils soient. Comme ces organismes sont sans but lucratif, les méthodes comptables usuelles, qui ne tiennent compte que de l’argent, rendent ardu, voire impossible, l’évaluation des résultats. Ceci va à l’encontre du principe que le conseil de la Ville doit rendre des comptes sur tout l’argent dépensé. La confiance me semble une attitude plutôt naïve et irresponsable en cette matière.


La solution


La solution à ce problème me semble simple, cessons de donner de l’argent. En fait, que la Ville donne généreusement de l’argent à qui que se soit, me semble ridicule. Tout le monde peut donner de l’argent à autrui, nous n’avons pas besoin du conseil de la Ville comme intermédiaire. En matière de charité, la Ville de Granby ne devrait que prêter des biens ou donner des services. Et le bien le plus important qu’on puisse prêter aux organismes communautaires est un local.


Il a déjà été question dans le passé de faire un centre communautaire au centre-ville de Granby, endroit où serait logé tous les organismes de la Ville. Imaginez que cet immeuble soit à la charge de la Ville. Ceci signifie pour les différents organismes plus de loyer, de comptes d’électricité ou de téléphone à se soucier, plus d’entretien à faire. Ceci se traduit donc en une plus grande quantité de temps consacrée pour les différentes missions des organismes. Surtout qu’il est plus difficile de trouver des bénévoles pour payer des comptes et faire des travaux d’entretien que pour aider son prochain. Mais encore, les différents organismes n’ont plus à perdre leur temps à monter des dossiers année après année afin de quémander leur part du gâteau. N’ayant plus besoin de se justifier devant le conseil de la Ville, cela leur donne une plus grande liberté. La mise en commun de certains services, comme le secrétariat ou la réception, est un autre avantage non-négligeable.


Du côté de la Ville, plus besoin de perdre son temps à évaluer des dossiers à chaque année non plus. Surtout que la capacité des conseillers pour les évaluer n’est pas nécessairement au rendez-vous. Le fait que l’immeuble appartienne à la Ville fait qu’elle conserve, année après année, un actif. On peut facilement rendre compte à la population de la valeur de l’entretien de cet immeuble et on peut aussi aller en soumission pour les différents travaux, ce qui est beaucoup plus transparent comme processus.


L’église Notre-Dame


L’idée de construire un immeuble neuf est beaucoup trop dispendieuse et peu rentable. Mais, en ce moment, une occasion unique se présente aux Granbyens : l’église Notre-Dame. Non seulement cet immeuble est au centre-ville, mais il peut être acquis pour une chanson. De toute façon, il ne fait aucun doute dans mon esprit que cet immeuble ne peut que devenir la propriété de la Ville. À mon avis on peut obtenir et transformer cet immeuble pour les besoins d’un centre communautaire pour en deçà de 2 millions$. Et encore, certains travaux peuvent être échelonnés dans le temps. Considérant que l’on consacre environ 375 000$ par année aux différents organismes communautaires, cela semble plus que raisonnable. En prime, on protège le patrimoine granbyen. Mais, il y a encore plus : puisque l’église Notre-Dame est exemptée de taxes comme tous les organismes sans but lucratif, le fait de déménager tous les organismes dans cet immeuble augmentera les revenus de taxes de la Ville, car les locaux ainsi libérés seront désormais taxables. Sachant qu’on parle de quelques dizaines d’organismes, ça fait une différence notable.


Je suis certain qu’avec un tel système on peut non seulement permettre d’offrir de meilleurs services à la population, mais il fort probable qu’ils seront aussi moins coûteux. J’en profite pour vous inviter à consulter le site de la CDC pour en connaître plus sur les différents organismes communautaires de la ville de Granby.